Mur du Souvenir BA 118

article paru ce jour (20.05.2008) dans le journal "SUD OUEST"

"Depuis l'installation du CEAM (Centre d'expériences aériennes militaires) à Mont-de-Marsan en 1945, qui accueillera ensuite la Base aérienne 118, aucun monument pour honorer les personnes disparues en service aérien commandé n'existait.
Seule la stèle dédiée au colonel Kostia Wladimir Rozanoff, le premier
commandant de la base, permet tous les ans de commémorer sa tragique
disparition en 1954.
Et pourtant ce sont tout de même cinquante-neuf aviateurs qui ont disparu
pendant l'exercice de leurs fonctions, les plus récents étant les six
membres de l'Escadron de transport Ventoux, le 6 mai 2007, dans le
Sinaï.

Un mur pour 59 noms
Cet oubli est désormais réparé. Hier matin, un an et un jour après
l'hommage rendu aux six disparus du Sinaï par 3 000 personnes sur le
parking de l'Escadron Ventoux, un mur de la mémoire a été inauguré. Au
côté de l'espace Colonel Rozanoff, qui accueille le musée de la BA 118,
figurent sur tout un pan de mur les plaques portant les noms de tous
les morts en service aérien commandé. Depuis le capitaine Moret et le sous-lieutenant Thiébaut, disparus en janvier 1946, jusqu'aux six tués de mai 2007, la capitaine Laurence Forest-Briançon, le lieutenant Guillaume Pike, les sergents-chefs Yann Poilly, Laurent Pottier et Hervé Bouffenie et le sergent Julien Flego.
Le monument porte également les oeuvres de deux artistes peintres, César Cépéda et Jean-Jacques Petit, peintre de l'air.

Fratrie et solidarité.

De nombreux parents et proches de ces cinquante-neuf militaires morts
pour leur nation étaient présents à cette manifestation, dont la fille
du capitaine Moret et la famille du sous-lieutenant Thiébaut. Ainsi la
veuve du commandant Pardaillan, qui il y a trente ans, le 7 octobre
1977, préféra avec son second, le lieutenant Martin, se sacrifier
plutôt que de s'éjecter de son avion, afin d'épargner de nombreuses
victimes parmi les élèves de l'école du Carboué, sur laquelle l'aéronef
allait s'écraser. « Je suis très heureuse de l'existence de ce monument,
explique Geneviève Pardaillan, car il concrétise la mémoire et le
souvenir de ces actes. Pour moi, il résume à lui seul les sentiments de
fratrie et de solidarité qui existent dans l'Armée de l'air. »

Au cours de la cérémonie, présidée par le général Jérôme Huret, commandant le CEAM, le colonel Vincent Carré, chef de la BA 118, rappela le passé de Mont-de-Marsan en faveur du développement de l'aéronautique, et remercia la ville, l'agglomération et le Conseil général d'avoir toujours partagé les peines des militaires et les douleurs des
familles. Il salua également la cité montoise, qui a su rendre hommage
à de nombreux aviateurs disparus, dont dix rues ou avenues de la ville
portent le nom de l'un d'entre eux.

Cette inauguration s'est déroulée en présence de nombreux invités, dont les députés Emmanuelli et Vidalies et la maire de Mont-de-Marsan, Geneviève Darrieussecq."

Jean Louis Hugon
http://www.sudouest.com/200508/reg_landes.asp?Article=200508aP2445912.xml

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