Bonsoir tout le monde, je ne prendrais pas le risque de trop me présenter, mais je suis caporal de réserve... enfin, jusqu'à aujourd'hui.
En effet, c'est à la fois un gros coup de guelle et un sondage (voir même demande de conseils) à propos d'un gros pépin qui m'est tombé sur la tronche ce lundi.
Il y a celà quelques mois, une journée de formation a été annulée, or j'avais reçu un OC de mon CIIRAA quelque jour auparavant. Des semaines passent et je reçoit un courrier avec une FIRR vierge et une note me demandant de bien vouloir remplir la FIRR pour le jour en question, un rappel tout à fait banal et fréquent (et oui... dans la réserve, il manque souvent des papiers... des pièces à refaire... à corriger...).
Je rempli duement ma FIRR et la renvoie.
Un beau jour, au mois de juin ou juillet, on me téléphone sur mon portable pour me dire qu'il y avait un soucis avec la FIRR, qu'ils ont reçu une date qui ne correspondait à aucune de mes journées effectuées cette année, ce fameux jour de formation qui n'a jamais eu lieu.
On em demande donc si j'ai effectué une période ou non. Je répond que je ne m'en rapelle plus étant donné qu'il y avait plein de journée de ce genre prévues et plein de ces journées qui ont été annulées au dernier moment par manque d'effectif. On me demande ce que je veux donc en faire de cette FIRR, je répond alors que j'en sais rien, que si j'ai été là ce jour en question, qu'elle poursuive sa route et que sinon, poubelle et basta, erreur administrative et de communication entre le CIIRAA et le BPM Réserve, probablement.
Je suis alors convoqué pour travailler le 27 et 28 août. Ce lundi matin, j'arrive donc au bureau et l'ont me demande d'aller voir mon commandant d'unité. Alors... j'y vais et voilà qu'il me dit que le commandant du CIIRAA n'est pas du tout content à propos d'une ancienne FIRR et que ça allait me causer beaucoup de tort !
Très surpris j'ai donc demandé de quoi il s'agissait.
On m'annonça que j'étais accusé de falcification de document, utilisation de faux et de tentative de détournement de fonds, que le commandant de la base était très en pétard qu'un caporal de réserve tente de dérober l'argent de la République.
De mieux en mieux... j'ai d'abord cru à une blague, visant à me faire un peu flipper pour que je sois "à l'avenir" plus carré et vigilant quand je rempli mes paperasses administratives.
Mais j'ai changé de couleur lorsqu'une demi-heure plutard j'étais convoqué avec mon commandant d'unité devant le commandant de base pour m'expliquer. J'ai tenté de lui expliqué la chose, qu'il s'agissait d'une erreur de ma part, d'une étourderie et juré sur mon honneur que je n'ai jamais voulu truander qui que ce soit (j'ai bien dit tenté, car c'est la première fois que je le rencontrais et qu'il m'adressait la parole en 3 ans... et en plus c'est pour me gueller dessus).
Résultat, je me suis un peu chié dessus, car le couillomètre était à -10 à ce moment. Le colonel me regarda et hochait de la tête quand je parlais... puis me coupa court en me demandant si je voyait sur lui un gros nez rouge et des oreilles décollées... bien évidement j'ai pas joué au con et dit que "non, mon colonel". Il renchérit de ne pas le prendre pour un imbécile et me donna 2 alternatives.
Soit je me fais blâmer et j'en paye les conscéquences, coupable ou pas, celà impliquant que pour tous postes à pourvoir dans un ministère (défense, santé, etc...), concours ou monté en grade, je peux oublier car ça fera une grosse tâche indélibile dans mon dossier militaire ; de plus mon contrat ne sera pas renouveller et me ferai radier de l'armée ; et encore une couche en me disant que je risquais d'aller au tribunal, avec amande et prison en sursis.
Soit... je démissionne dans les 24h et mon dossier passe à la poubelle, je quitte l'armée de moi même et celà ne laissera aucune trace de cette histoire.
En ce moment, vous devez vous dire "c'est quoi cette connerie ?!", et bien c'est ce qui vraiment passé hier matin. On ne m'a pas laissé le choix de m'expliquer ou de me justifier, ni même de plaider mon innocence, la décision était prise avant même que je rentre dans son bureau.
Pour moi, l'armée de réserve était une fierté, ça me tennait beaucoup à coeur et j'y avais fait mes preuves, au bureau comme sur le terrain, en m'illustrant dans pas mal de raids nationnaux et internationnaux, double médaille d'or lors l'AIR RAID 2006 par exemple. Je n'ai jamais eu d'antécédants pénalisant, j'ai toujours été au maximum correct et dans le droit chemin, ayant le bac depuis 3 ans maintenant, j'aurais pu depuis longtemps passer Sous-officier mais j'ai préféré mériter ce futur grade en passant d'abord première pompe, caporal, capo-chef puis sergent.
De même qu'à côté, je préparais mon dossier EOPN...
Et voilà qu'à cause d'un papier qui a mal été interprété, je me retrouve accusé à tort dans cette histoire à dormir debout, sans défense et l'ont me m'ordonne de choisir entre la peste et le colérat.
Le lendemain, n'ayant pas signé ma démission forcée, j'ai eu une relance de "menaces" (informations transmise du commandant de base à mon commadnant d'unité et qui me la transmise) encore plus dense, me rajoutant que si je ne signais pas ma démission avant la fin de la journée, je risquais 30 jours d'arrêt ferme.
Là vous vous demandez "mais personnes n'a tenté de le défendre ce gars ?", et bien pas de chance pour moi, j'effectue des périodes au bureau essentiellement en période estivale, juillet ou août ; et depuis l'été dernier, toute mon unité a changé, de place, de chef, de personnel, de secrétaire... bref, personne ne me connaissait et donc personne ne pouvait défendre mon cas où dire d'office "mais nan, faut pas l'accuser, on le connait bien ce jeune capo, c'est un mec bien, motivé, comme il en faut...".
Du coup, suite aux "menaces" qui m'attendaient si je ne jettais pas l'éponge et le commandant de base qui téléphonait toutes les demi-heure à mon commandant d'unité pour savoir si j'avais signé ma démission (apparement il en parlait même à table à midi), j'ai cèdé et rempli ma lettre de démission contre mon gré en fin de journée.
On m'a alors demandé de finir ma journée normalement et à l'issue de rendre mon badge à l'entrée base.
Voilà, fin de l'histoire du Caporal de réserve que j'étais.
J'aurais souhaité avoir vos avis par rapport à cette "affaire" qui porte déjà mon nom sur cette base, la moitié des personnes sur base étaient déjà au courant et me dévisageaient tel un voleur (tout ça en deux jours, incroyable à quelle vitesse on peut avoir son honeur bafoué...) l'autre moitié me soutenant et pronnant que "c'est déguelasse qu'on te fasse ça", hélas ils étaient tout comme moi impuissant face au officiers supérieurs.
Que faire dans ces conditions... quand les intouchables n'admettent pas leurs erreurs et refusent de revenir sur leurs décisions, que pour eux l'administration n'est pas à mettre en cause, que la seule erreur viendrait de moi et qu'en plus c'est un acte apparement délibéré.
Pour moi le mot honneur, bien que ça peut faire rire certain, était important. Je faisais parti de la minorité qui défendais les intérets de l'armée et en faisais les éloges, j'étais fier de ce que j'étais devenu, j'avais du mérite car j'étais le seul de ma promo (2005) à être aussi actif, participant et représentant la France dans divers raids et autre challenges.
J'ai perdu foi en la justice et l'armée française et je me sens déshonoré...