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 Côte d'Ivoire : ''Licorne'' a gagné ses galons d'arbitre

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MarsouinMéca
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MarsouinMéca


Nombre de messages : 186
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Côte d'Ivoire : ''Licorne'' a gagné ses galons d'arbitre Empty
MessageSujet: Côte d'Ivoire : ''Licorne'' a gagné ses galons d'arbitre   Côte d'Ivoire : ''Licorne'' a gagné ses galons d'arbitre EmptyMer 25 Oct - 23:01

Sur le terrain, les soldats de la force ''Licorne'' ont gagné leurs galons d'arbitre

Après quatre années en Côte d'Ivoire, les militaires français voudraient être les garants d'une sortie de crise.

ANCIEN du Golfe et de Sarajevo, le général Antoine Lecerf aime à soigner ses effets : depuis quatre mois qu'il commande le dispositif « Licorne » en Côte d'Ivoire, sa badine sous le bras gauche a produit l'impression recherchée. Ses hommes le surnomment « Patton ». Lui apprécie et, à l'image du général américain missionné au secours de l'Europe, il se verrait bien arracher la Côte d'Ivoire à la guerre. Tels sont ses ordres, tel est le but. « À la fin juillet, j'y ai cru », reconnaît-il.

Langage tranché et attitude martiale, le nouveau commandant de la force « Licorne » n'a que peu à voir avec son prédécesseur, le général Elrick Irastorza, un Basque tout en rondeur, à même de concilier diplomatie et fermeté. Les temps ont changé. Depuis les dramatiques affrontements ayant opposé Paris à Abidjan en novembre 2004, « Licorne » est entrée dans une troisième phase. Après les calculs improbables ayant mené à la rupture sanglante (9 soldats français tués, des dizaines d'Ivoiriens morts et des milliers d'expatriés évacués), après le lent apaisement et la neutralisation méticuleuse de nombre de contentieux, le dispositif militaire français déployé en Côte d'Ivoire a trouvé son point d'équilibre.

« Si nous devions tout plier pour rentrer à Paris, affirme le général Lecerf, les Ivoiriens se coucheraient sur la route pour nous bloquer le passage. » Très exagéré, le propos reste symptomatique de l'évolution des esprits : en Côte d'Ivoire, l'armée française, auparavant enjeu d'affrontements politiques, n'est plus l'ennemie. Elle a fini par gagner ses galons d'arbitre, garant d'un état de non-guerre. « La reprise des hostilités est impensable », assure le colonel Facon, chef de corps du 43e bima.

Pour parvenir à ce résultat, il aura fallu quatre longues années durant lesquelles Paris et Abidjan, deux capitales empêtrées dans des intrigues complexes et recuites, n'auront cessé de se jauger, de se défier. Avec, au coeur de cet affrontement violent, 4 000 soldats supportant toutes les suspicions.

La logique politico-militaire a été brisée

Ils ne sont aujourd'hui qu'un peu plus de 3 000. Parler d'apaisement serait osé. « Nous avons créé les conditions de la normalisation, dit le général Lecerf, et nous les maintenons : c'est notre tâche de tous les jours. » La logique politico-militaire ayant présidée aux premières heures de l'opération a été brisée. La politique se joue dorénavant ailleurs, dans les couloirs des présidences et ceux des instances internationales. Les colères du président Chirac contre son homologue Gbagbo restent étroitement cantonnées aux arcanes de la diplomatie. Les tentatives de mise en cause de « Licorne » par les « durs » ivoiriens ne provoquent, elles, que haussements d'épaules dans les rues d'Abidjan. Les journaux ivoiriens, voici peu, multipliaient encore « révélations » et « scoops » sur « le prochain coup d'État de»Licorne* ». Ils versent de plus en plus dans la dénonciation de « complots » ivoiro-ivoiriens. « Arrêtons de tirer sur la corde Licorne », osait récemment un éditorial.

D'Abidjan à Bouaké en passant par Man, lieux d'implantation des trois groupements de « Licorne », le constat est identique : peu d'incidents, pas de provocations, une liberté de mouvement assurée. Dans les villages de la brousse et dans les villes, les actions civilo-militaires (ACM) se sont multipliées. « Le truc, c'est de redonner de l'espérance », lance le général Lecerf. Mais pas question de se lancer directement à « la conquête des coeurs et des esprits». «Nous cherchons à être en deuxième rideau. Nous ne sommes pas là pour nous substituer à l'administration », explique le lieutenant-colonel Crousillac, responsable des ACM. Mais, poursuit-il, « nous n'avons pas les clés. Nous pouvons assurer le déplacement du ministre de l'Éducation dans le nord (en zone rebelle) afin qu'il organise la rentrée des classes. Nous pouvons transporter dix cantines de copies du bac afin de préserver la continuité de l'État. Mais là s'arrête notre rôle ».

«Il y a une formidable frustration»

Dans la gestion de la sécurité, de l'assistance humanitaire et de l'aide au développement, le partage des tâches est également strictement défini : il revient à l'administration ivoirienne et aux organismes spécialisés de l'ONU - Ochoa, Pnud, Unicef... - d'agir. Le soldat de « Licorne » n'est plus tout à fait l'héritier du modèle Gallieni ou Lyautey, longtemps érigés en symboles de savoir-faire. « Il y a une formidable frustration, note le général Lecerf. Nuit et jour, les soldats sont dehors. Je leur rappelle constamment qu'ils ne doivent pas se charger de la misère du monde, que leur rôle est de maintenir les conditions d'une sortie de crise. »

L'effort est usant. Dans le bourg isolé de Kouadjanikro, en zone de confiance, l'adjudant en charge des ACM a du mal à ne pas bouillir quand il apprend de l'adjoint au maire que, depuis sept ans, les villageois attendent une intervention du programme alimentaire mondial (PAM). Dans la ville de Raviart, toujours en zone de confiance, un lieutenant du 1er rima accepte difficilement que les deux gamins astucieux avec qui il s'est lié ne puissent aller, faute d'argent, à la seule école du coin, une école catholique et payante. Ailleurs encore, difficile de rester de marbre quand des cas de pillages sont avérés ou quand des coupeurs de route sont relâchés.

En se refusant à suppléer toutes les carences et en se cantonnant au rôle de facilitateurs, les hommes de « Licorne » parviennent pourtant à désamorcer nombre de situations et à induire des dynamiques : « Les gens commencent à se reprendre en main, note le colonel Facon. Il y a une prise de conscience que la violence n'est pas la solution. »

« Mon infinie déception est de ne pas avoir encore ramené»Licorne*, lance le général Lecerf, commandant de la force. Tout est là, tout est prêt. Il faut que les politiques disent OK. Ils ont le fric et le pouvoir, s'ils veulent en rester là...» Sous-entendu : « Licorne » devra bien partir un jour ou, du moins, évoluer. En quatre ans, treize relèves ont déjà été effectuées. Récemment et à plusieurs reprises, les ministres français de la Défense et de la Coopération ont adressé des signaux à Abidjan. « Licorne », au coût estimé de 250 millions d'euros annuels, représente une lourde charge. La quinzième ou la vingtième relève n'est pas assurée.

Source : http://www.lefigaro.fr/international/20061025.FIG000000143_sur_le_terrain_les_soldats_de_la_force_licorne_ont_gagne_leurs_galons_d_arbitre.html

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Reste plus qu'à attendre que Chirac parte pour y voir un peu plus clair...
Pour que Gbagbo en fasse de même par contre là c'est pas gagné!
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