Le Bien Public
Gilles DUPONT
19 juillet 2007
Il va falloir s'habituer à apercevoir de nouveaux avions dans le ciel dijonnais : huit Alphajet, les avions de la patrouille de France, vont remplacer, d'ici au mois de septembre, les Mirage 2000-5 de l'escadron de chasse 2/2 « Côte-d'Or ».
Le général d'armée aérienne Stéphane Abrial, chef d'état-major de l'armée de l'air, l'avait annoncé en exclusivité dans nos colonnes le 23 décembre 2006 : la base aérienne « Guynemer » de Dijon-Longvic-Ouges s'apprêtait à vivre de grandes mutations durant l'été 2007.
Les premières mesures commencent à prendre effet sur les pistes de la BA 102 : elle vient de recevoir son premier Alphajet, avion d'entraînement franco-allemand aux couleurs de l'escadron de chasse 2/2 « Côte-d'Or », que parraine le conseil général.
Huit biréacteurs
Très concrètement, la BA 102, qui dispose de deux escadrons de chasse à 15 avions volant sur Mirage 2000-5, n'en comptera plus qu'un seul en septembre, le 1/2 « Cigognes ». Cet escadron comptera 20 Mirage 2000-5. Le 2/2 « Côte-d'Or » sera équipé de 8 biréacteurs biplaces Alphajets.
« Le nombre d'appareils dont nous disposons nous oblige à les faire voler à un rythme soutenu », avait expliqué le général Abrial, et « ce problème de taille critique nous interpelle dans le domaine de l'activité aérienne et de la sécurité des vols. Si nous continuons à faire voler les appareils au rythme actuel, ils arriveront en fin de vie à l'horizon 2014. »
Prolonger la vie des Mirage 2000-5
Pour prolonger leur durée de vie et pérenniser la base de Dijon, il a été décidé de réunir les deux escadrons en un seul, ce qui permet «d'économiser» dix Mirage 2000-5 et de faire voler ces appareils jusqu'en 2020.
Les Alphajet en cours d'installation à Dijon auront pour mission l'entraînement avancé des équipages. En résumé, les Alphajets serviront de « plastron », c'est-à-dire d'opposants aux Mirage 2000-5 lors des missions d'entraînement au combat aérien, mais aussi aux « vols d'abonnés » (les pilotes qui sont en poste en état-major et doivent effectuer des vols pour conserver leur capacité opérationnelle), mais ils sont également susceptibles de mener des missions de combat avec leurs armements spécifiques.
Pour accompagner l'arrivée de ces nouveaux avions, l'armée de l'air a créé à Dijon un escadron de soutien technique aéronautique qui regroupera les activités de maintenance de tous les appareils de la BA 102. Les mécaniciens sont en cours de formation, comme les pilotes : trois sont déjà opérationnels sur Alphajet.
Moins bruyant
Le nombre de mouvements sur la plateforme aéroportuaire militaire devrait être pratiquement identique, voire un peu moindre, puisque le nombre total d'avions passera de 30 à 28.
Pour le commandement de la base aérienne, « cette adaptation de format confirme le rôle essentiel de la BA 102 dans le dispositif de défense aérienne du pays, mais aussi l'attachement des aviateurs à la plateforme de Dijon. »
Une prise d'armes, destinée à commémorer officiellement ces évolutions, se déroulera le vendredi 7 septembre au bord des pistes de Dijon-Longvic.
D'ici là, les Dijonnais auront certainement eu le temps de familiariser avec la silhouette de l'Alphajet. et de constater que cet appareil, qui ne dispose pas de la postcombustion et dont les deux réacteurs sont à faible débit, émet environ quatre fois moins de décibels qu'un Mirage 2000.