En des temps, aujourd'hui lointains, l'industrie de l'armement française représentait des dizaines de milliers d'emplois.
C'était le temps où, pour n'être dépendants ni des Etats-Unis, ni de l'URSS, de nombreus pays achetaient "français".
C'était le temps où Dassault savait encore vendre ses avions, où Panhard vendait AML et ERC comme des petits pains, où ACMAT livrait des VLRA partout dans le monde pendant qu'AMX 13 et 30 étaient emblématiques du savoir faire français... Le temps où "Alouette" était synonyme d'hélicoptère.
C'était le temps où, pendant qu'un parti politique - alors représentatif de la "classe ouvrière" - réclamait le "désarmement", le syndicat qui en était l'émanation revendiquait "une industrie de l'armement forte, garante de l'indépendance nationale"...
Mais c'était aussi le temps où nous montions la "Garde au Rhin", le temps où la garnison de Berlin se savait sacrifiée au cas où, le temps où l'Europe était coupée en deux...
Puis le Mur est tombé, l'URSS s'est effondrée et partout furent revendiqués les "bénéfices de la paix"...
Le marché militaire s'est fait moins "juteux", la "technologie" a supplanté les "gros bataillons", le "Biffin" suranné s'est fait rare...
Patatrac, 20 ans plus tard on s'aperçoit que le monde est plus dangereux qu'il ne l'a jamais été, que nous avons perdu des milliers d'emplois, que nos "clients traditionnels" ne se contentent plus d'un label "fabriqué en France", que la demande pour des équipements rustiques et peu coûteux existe toujours mais que nous ne "savons plus faire"...
Plus de blindés "légers", plus d'hélicoptères "rustiques", plus de patrouilleurs type "Combattante" au catalogue...
Quand un état africain a besoin de blindés... on lui fait livrer des T55 par un pays tiers... Quand un autre cherche des hélicoptères on lui suggère l'achat d'Alouette III ou de Puma "made in Romania"...
Le réveil est pénible...