Relève Vigipirate 294 - Aéroport Roissy-Charles de Gaulle
PRIMO - EFFECTIFSUne compagnie PROTERRE, armée par le 6ème escadron, complétée en effectif par du personnel des 1er, 2ème, 5ème et 7ème escadron.
L'effectif était de 2/12/47 soit 61 pax, à savoir:
- un Peloton de Commandement et de Logistique (1/2/4)
- deux Pelotons de Combat (0/5/22 et 1/5/21) composées d'un groupe de commandement et de 4 groupes de combat à 6 pax (deux équipages de 3, pilote, chef de bord, GV)
SECUNDO - EXECUTIONCycles de 24h, de 6h du matin à 6h le lendemain. Un cycle de travail, un cycle de repos/QL/Alerte 2h. Chaque cycle est divisé en tranches de 3h comportant chacune une mission:
- patrouille à pied dans les terminaux
- patrouille en véhicule à l'extérieur de l'aéroport
- patrouille en véhicule dans l'enceinte de l'aéroport
- patrouille à pied dans la gare RER
- alerte 5 minutes, utilisée pour dormir !
Le programme est établi de façon à permettre à chaque groupe de faire une nuit complète de minuit à 6h un jour de travail sur deux.
Rien ne s'est passé d'exceptionnel. Mon groupe n'a pas eu de bagage à faire exploser. Pour la flamme olympique, un dispositif spécial a été mis en place, sans rien à signaler.
TERTIO - MISSIONSBagages abandonnés: souvent laissé de côté par inadvertance, pour aller chercher un café ou aller aux toilettes, et ce malgré les rappels incessants dans les annonces haut-parleurs ! Parfois aussi, les bagages sont abandonnés pour ne pas avoir à payer les taxes d'excédent de poids ! Des gens laissent donc des valises entières pleines de fringues dans les terminaux.
Dans ce cas, procédure simple: enquête locale pour trouver le propriétaire, compte rendu à la PAF (Police de l'Air et des Frontières) qui enverra un agent, lui seul décidera de la mise en place d'un périmètre de sécurité et appellera les démineurs. Ces derniers décideront alors si il faut faire exploser le bagage.
Personnes perdues: le plus courant. Dès qu'on reste statique, il y a fort à parier que l'on va rapidement nous demander son chemin. Dans 90% des cas l'information est écrite sur un panneau juste au dessus de notre tête... un peu lassant à la longue, mais pas le choix, il faut rester poli. Il faut néanmoins rappeler que les patrouilles ne sont pas des bureaux informations, ceux ci pullulent dans les terminaux... Problème fréquent: interlocuteur étranger. Dans ce cas, système D pour se faire comprendre.
SDF: Assez nombreux, surtout le soir, ils sont rarement hostiles. Malheureusement souvent alcoolisés, ils ne dérangent pas plus que ça. Il est rare que la Police ait à les déloger, et quant à nous, ce n'est pas notre travail. Il nous est arrivé de se faire accoster, dans ce cas, répondre poliment et respectueusement est la règle. La moindre lueur de mépris dans nos réponses risques de déclencher une hostilité, d'où nécessité d'être sûr de soi et impeccable dans ses réponses, à des questions parfois totalement incohérentes. De plus, ils sont une source de renseignement parfois utile (discuté avec eux fait donc partie de la mission), notamment pour identifier le propriétaire d'un bagage abandonné.
Stationnement gênant: Principal ennemi... Les gens se garent n'importe où: places handicapées, entrées de chantier, en double file, sur les places polices, les accès pompiers... alors qu'il y a plein de parkings et d'arrêt minute fait pour. Si le conducteur est présent, on lui demande gentiment de partir, et, étrange, ils obtempèrent beaucoup plus vite avec nous qu'avec la Police, avec qui ils essaient toujours de discuter. Si le conducteur est pas là, compte rendu à la PAF pour Procès Verbal + Fourrière.
Spotters: Ce sont les photographes passionnés d'avion qui se placent au bord des grillages pour prendre en photo les avions. Outre le fait qu'ils se garent parfois comme des cochons, ils ont besoin d'une autorisation préfectorale pour prendre les avions en photo. D'où nécessité de les contrôler. Si l'autorisation n'est pas valide (on contrôle son numéro avec une liste de la PAF), on doit le faire partir. Souvent très sympathiques, ils ont l'habitude des contrôles.
QUARTO - LOGISTIQUE6 P4 et un GBC composaient la gamme tactique, un autocar, un minibus et une fourgonnette la gamme civile. Les P4 ont fait 4000km chacune en 15 jours, c'est donc un peu dur pour le matériel. Il a fallu faire les vidanges, contrôlé régulièrement les niveaux. On a eu peu de casse, sauf pour notre groupe, le dernier jour: le tuyau reliant la pompe à injection à un des injecteur a cassé net à l'intérieur de l'injecteur ! Du coup, fuite de gazole sur tout le moteur, heureusement que c'était pas de l'essence sinon on se transformait en torche. Mis à part cet incident isolé, nous avons eu droit à tout les problèmes habituels des P4, un véhicule quand même un poil rustique ! Le matériel était celui du régiment, mais les relèves suivantes ont reçu des véhicules dépendant de l'EMT.
QUINTO - CONCLUSIONPremière mission opérationnelle pour moi, pas bien folichon au niveau des activités (on s'est un peu fait ch***) mais extrêmement content du mélange avec les escadrons d'active. J'ai fais la connaissance de tout un tas de gens très sympathiques, qui se faisaient une idée de la réserve qui fait plaisir à entendre, d'autant plus qu'on a su leur montrer que nous étions opérationnel. Sur les 61 PAX, il y avait quand même 22 réservistes, d'où la nécessité pour nous de prouver de quoi on était capable.
Sur les conditions de vie, Fort Bréguet n'est pas le Hilton mais c'est toujours mieux que Montmorillon, et la cantine Aéroport de Paris était tout bonnement délicieuse. La coopération avec la PAF fut parfois tendue, on avait un peu l'impression de les faire ch*** avec nos appels, mais bon, on accomplissait notre mission, après c'est leur problème.
Le rythme était fatiguant, malgré les efforts déployés par le PCL pour organisé au mieux les semaines et les journées. Le rythme un jour travail/un jour repos permettait de bien dormir, de sortir un peu si on avait du courage. Pour conclure, une très bonne expérience, malgré la fatigue, que je suis impatient de renouveler. Si vous avez des questions, je suis prêt à vous répondre !
FIN DU RETEX