Un peu d'histoire : Pourquoi 21 coups de canon ? Dans le passé, un navire de guerre se présentant à l'entrée d'un port étranger manifestait ses intentions pacifiques en "vidant ses pièces", le port d'accueil répondant par autant de coups de canon.
De même un souverain étranger en visite officielle était salué par une "multitude" de coups de canons, en fait 101. C'est le 8 avril 1957, lors de la visite de la Reine d'Angleterre, que furent tirés pour la dernière fois les 101 coups de canons.
Les précédents récents :> 1981 : 21 coups, tirés par deux obusiers depuis l'Hôtel des Invalides, saluent l'investiture de François MITTERAND
> 1988 : 21 coups, tirés par des AMX30 de la Compagnie de chars du 5e RI de Beynes, saluent le début du second septennat de François MITTERAND
> 1995 : 21 coups, saluent l'investiture de Jacques CHIRAC. Ils sont tirés par des AMX30 du 5e RI.
https://alsacereserve.jeun.fr/Les-archives-c15/Les-archives-du-Dinosaure-f99/-p20438.htm#20438> 2002 : La munition à blanc de 105mm n'étant plus fabriquée, ce sont deux canons de 75mm Mle 1897 qui saluent le début du second mandat de Jacques CHIRAC
Le déroulement des tirs :La salve a été tirée par la « Batterie d’honneur de l’Artillerie » qui se compose de deux pièces de 75mm hippomobiles modèle 1897, appartenant au 57e RA et à l'EAA.
Placées devant les Invalides, les deux pièces ont entamé le feu à 10 heures 45, à la cadence de 6 coups minute.
Le canon de 75 millimètres modèle 1897.Fruit d'une étude lancée en 1880, le canon de 75mm mle 1897 était considéré comme révolutionnaire à sa mise en service. En effet son lien élastique hydraulique compensait les effets du recul, évitant le dépointage de la bouche à feu et la remettant en batterie après le départ du coup. Ce dispositif allié à des munitions encartouchées donne au canon de 75mm une cadence de tir considérable pour l'époque, de 8 à 12 coups par minute.
De surcroît, son système de pointage permettait le tir sans vue directe de l'objectif.
Acteur clé de la Première Guerre Mondiale, le "Soixante Quinze" sera mis à toutes les sauces, armant les premières batteries anti-aériennes (y compris automotrices), les chars "Saint Chamond" de l'Artillerie Spéciale aussi bien que de nombreux Régiments d'Artillerie français et étrangers, sur tous les fronts.
Le "75" restera en service dans l'Artillerie française jusqu'au début des années soixante.
Il est aujourd'hui la "pièce de tradition" non seulement de l'Artillerie française, mais également dans l'Armée des Etats-Unis.
Une pièce hippomobile comportait deux ensembles :
Le canon assemblé à un avant-train, tiré par 6 chevaux,
Le caisson à munitions, lui aussi doté d'un avant train et attelé à 6 chevaux.
La Batterie d’honneur de l’ArtillerieComposée de :
> 2 officiers,
> 2 sous-officiers,
> 19 canonniers,
la Batterie d'honneur de l'Artillerie est la descendante de la pièce de 75 déployée à partir des années 70 à l'occasion des manifestations publiques ou de Traditions de l'Artillerie.
Appartenant à l'Ecole d'Application de l'Artillerie, cette pièce est tellement sollicitée qu'il est décidé en 1998 d'en armer une seconde, mission confiée au 57e Régiment d'Artillerie de Bitche.
C'est en 2006 que la décision est prise de constituer avec ces deux pièces la "Batterie d'honneur de l'Artillerie", dont l'existence doit contribuer à renforcer l'image de l'Artillerie et participer au maintien de ses Traditions.
Revêtus de la tenue "Terre de France", les servants de la "Batterie d'honneur de l'Artillerie" portent le képi et les attributs de l'Artillerie.