Cette notion d'anticipation a été évoquée dans un topic récent (
https://alsacereserve.jeun.fr/entre-nous-f76/a-propos-d-engagement-dans-l-active-apres-un-passage-en-res-t2720-15.htm#25723) et je profite lâchement de l'opportunité pour y revenir.
Je renfonce à nouveau le clou de l'anticipation car désormais la reconversion va être un dossier très suivi par la hiérarchie. Des expérimentations sont menées dans certaines régions avec le réseau des Missions Locales par exemple mais il n'y a pas que cela. La reconversion des militaires ne va pas de soi. Effectivement est souvent évoqué comme solution absolue le fameux article 62 et les emplois réservés dans l'administration mais ce n'est pas la panacée. Le passage à la "vraie" vie civile et les "vrais" emplois dans le privé vont quand même être la normale issue après une carrière plus ou moins longue dans nos armées.
Un premier élément pour compléter sa retraite va être l'obligation de disponibilité (les fameuses cinq années dans la réserve ops) puis une poursuite volontaire en ESR. Mais quelque soit la qualité du parcours antérieur, du profil du "nouveau" "réserviste", on bute sur la durée d'activité qui peut compléter en rentrée d'argent mais qui ne fait pas tout. Aller jusqu'à 60 jours de PPA est possible voir automatique (dans le cas de formations longues) mais pour un ancien militaire d'active, retourner en FIE ou FIOR ne sera pas la solution envisagée selon le grade détenu. Du coup, aller au-delà (90, 120 voire 240 jours - ici dans le cas d'OPEX et d'OPINT) n'est pas forcément possible pour tout le monde ni tout le temps.
Cela signifie donc clairement qu'il faut bien un "fichu" emploi alimentaire à défaut d'emploi "passion". Et se révèle impérieuse la nécessité d'anticiper pour des raisons souvent très prosaiques.
Un exemple concret : aujourd'hui, j'ai rencontré plusieurs militaires.
L'un d'entre eux, un gradé, quitte l'institution fin mars 2008. Il est nourri, blanchi, soldé (bien sûr)............ et logé ! S'il ne retrouve pas un emploi ou à défaut une formation, il est à la rue ! Dans les 3 mois et demi, il doit donc trouver un emploi (de préférence) et un logement. Il est avec un bagage intéressant mais concurrentiel : magasinier mais n'est pas mobile (il n'a pas le permis). Il ne maitrise bien pas le marché de l'emploi de sa zone de repli !!!!!!
Autre exemple :
Un ADC sera en limite d'âge de son grade d'ici un an et demi et donc sa carrière militaire s'arrêtera. Sa reconversion ? Lorsque le sujet est abordé : pffffffffffff ! On n'y est pas encore ! Je verrai bien le moment venu !
Remarques que cela m'inspire :
Tout n'est pas perdu mais c'est loin d'être gagné ! Les dossiers administratifs et autres démarches, la recherche d'une entreprise, régler le problème de mobilité (certes, un dossier est fait auprès de l'AS pour notre premier cas en vue d'une aide pour financer le permis mais sera-t-elle accordée ? Si oui, l'aura-t-il, ce permis, rapidement ? Sachant qu'il y a le code à obtenir avant ! Aura-t-il un emploi rapidement (car il il y a un délai avant de toucher les premières indemnités chomage du CTAC ou de ses équivalents des autres armées).
Ces deux exemples montrent bien, je pense, l'importance de préparer ce retour à la vie civile.
Mais foin de baratin, je m'arrête là pour l'instant ! A vous la main