La Défense justifie l'implication de ses forces en Afrique centraleLe ministère de la Défense a justifié jeudi l'implication des forces françaises dans les conflits en Centrafrique et au Tchad par la volonté d'éviter un débordement de la guerre au Darfour voisin, affirmant disposer d'un cadre politique "clair" fixé par le chef de l'Etat.
Concernant la Centrafrique, le porte-parole du ministère de la Défense, Jean-François Bureau, a renvoyé aux déclarations du président Jacques Chirac.
Le chef de l'Etat avait assuré le 30 novembre que "la France reste plus que jamais aux côtés de la République centrafricaine", martelant: "le peuple centrafricain peut compter en notre entier soutien".
"Si ce n'est pas une directive politique précise, je ne sais pas comment il faut dire les choses", s'est interrogé Jean-François Bureau devant la presse.
Les forces françaises ont ouvert le feu à plusieurs reprises sur les rebelles centrafricains, tandis qu'au Tchad, la France a renforcé d'une centaine d'éléments son dispositif Epervier, qui compte ainsi 1.200 hommes, menant des opérations de renseignement aérien au profit du régime en place.
La France est liée à la Centrafrique par un "accord de défense" conclu à l'indépendance, en 1960, et au Tchad par un "accord de coopération militaire technique" de moindre portée, depuis 1976.
Sur le fond, a expliqué M. Bureau, "l'action conduite aujourd'hui, aussi bien en Centrafrique qu'au Tchad, s'inscrit dans un contexte extrêmement préoccupant pour nous: l'extraordinaire fragilité de la situation dans la région".
Selon l'analyse du ministère, dit-il, il existe "un lien très étroit entre la crise en Centrafrique et au Tchad et celle au Darfour" mais les développements récents sont aussi la résultante "des fragilités internes" des régimes centrafricain et tchadien.
Laisser faire dans ces deux pays conduirait "à très brève échéance", selon M. Bureau, "à une crise humanitaire de plus grande ampleur encore que celle à laquelle nous assistons au Darfour".
Province de l'ouest du Soudan, le Darfour est le théâtre d'une guerre civile et d'une grave crise humanitaire depuis février 2003. Selon l'ONU, le conflit et ses conséquences ont fait plus de 200.000 morts et 2 millions de déplacés.
Si les soldats français apportent une "aide active" à l'armée centrafricaine, "ce ne sont pas les unités françaises qui font la guerre pour le compte de l'armée centrafricaine", assure encore M. Bureau.
En Centrafrique, 200 militaires français sont déployés depuis 2003 pour des missions logistiques mais aussi de renseignement et d'instruction. Ce dispositif a été renforcé le 19 novembre par une centaine de militaires supplémentaires et a vu ses missions étendues au "soutien à la planification des opérations" au profit de l'état-major centrafricain.
Quelques dizaines d'hommes du Groupement des commandos parachutistes français interviennent aux côtés des militaires centrafricains et africains qui repoussent la rébellion vers le nord-est.
On parle aussi d'éléments des forces spéciales, présence jamais confirmée par Paris.
Un soldat français a été blessé vendredi dans des combats en Centrafrique.
Mais l'intervention la plus significative de l'engagement français a été celle de Mirage F1 venus apporter un "soutien aérien" aux forces armées centrafricaines en ouvrant le feu sur des positions de la rébellion.
Source :
http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=AFP60046ladfeelartn0