Dans le cadre d'une de mes activités annexes, j'ai été amené à assister le mercredi 28 novembre 2007 à une représentation théâtrale au centre "Défense 2e chance" de Langres.
Le thème abordé était la violence faite aux femmes.
Une artiste locale, Marie Ruggeri, abordait le problème par le biais de scènettes, de chansons et par la lecture de témoignages.
Pour reprendre les mots de mon compte rendu dans la presse locale :
"Les mots fusent, font mouche. Égalité, violence, jalousie, viol, injustice, excision… Des mots durs, violents, mais on sent qu'ils interpellent. Echanges de regards, chuchotements. Ce dont parle Marie Ruggeri, certains de ces jeunes l'ont vécu, l'ont enfouis au plus profond d'eux même…"
Je suis ressorti bouleversé de ces deux heures avec ces jeunes françaises et français, laissés "au bord de la route" jusqu'au jour de leur arrivée à l'EPIDe.
Déscolarisés très tôt, victimes de toutes sortes de violences, elles et ils n'ont pas de repères, pas de bases.
Ce ne sont pas des délinquants - contrairement à ce que peut colporter la rumeur publique -, mais des victimes. Victimes d'un système scolaire dépassé, victimes de leurs familles, victimes du clanisme... Ces gosses (j'écris bien ces gosses, ils sont plus jeunes que mes aînés) ont été broyés, laminés, détruits.
Je sais bien que je ne suis rien, que je ne représente que moi et la poignée d'illuminé(e)s de l'association "Servir & Défendre". Mais ces jeunes méritent d'être aidés, soutenus, remis sur les rails. Il est impensable, inacceptable et révoltant que de jeunes françaises et français arrivent à l'âge de 18 ans sans savoir convenablement lire, écrire ou compter. Il est inacceptable qu'en France, au 21e siècle, il y ait encore des victimes de pratiques aussi barbares que l'excision ou l'infibulation.
Je veux rendre ici hommage aux cadres de ces centres. Ils méritent le respect pour le travail formidable qu'ils accomplissent au quotidien.
Je veux dire ici mon admiration devant leur patience, leur humanité, leur tact.
Je veux clamer que les jeunes volontaires de "D2C" ne sont pas des repris de justice. Que les centres "D2C" ne sont pas des "maisons de correction" ou des "centres d'éducation fermés".
C'est un Honneur pour la Défense de s'impliquer dans cette mission. Un devoir aussi. Parce que la défense de notre Nation passe aussi par sa cohésion. Et la lutte contre l'exclusion professionnelle et sociale est une facette de la mission.
Voilà, c'était mon "coup de coeur", mon "cri du coeur"...