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 Tchad... quarante ans d'engagement constant...

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Jean-François BRILLANT
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Nombre de messages : 4950
Localisation : Derrière mon APN
Date d'inscription : 13/03/2006

Tchad... quarante ans d'engagement constant... Empty
MessageSujet: Tchad... quarante ans d'engagement constant...   Tchad... quarante ans d'engagement constant... EmptyJeu 6 Mar - 12:44

Nos forces sont engagées au Tchad, quasiment sans interruption, depuis l'indépendance en 1960.

Je viens de découvrir un document qui mérite qu'on s'y attarde.

C'est le texte de la réponse gouvernementale à une question posée par François Mitterrand, à la suite des combats de Bedo, récemment évoqués dans ce topic :
https://alsacereserve.jeun.fr/en-memoire-de-ceux-qui-sont-tombes-f115/tchad-11-octobre-1970-l-embuscade-de-bedo-t3427.htm


Paris - 16.10.1970

Réponse de Monsieur Léo Hamon, secrétaire d'état auprès du premier ministre, à une question d'actualité de Monsieur Mitterrand, député, sur les opérations militaires au Tchad

L'embuscade du 11 octobre(1970)
Le 11 octobre dernier, un détachement de la Compagnie Parachutiste d'Infanterie de Marine, cantonné à Largeau, dans la région nord du Tchad, couramment dénommée BET (Borkou, Ennedi, Tibesti), est tombé dans une embuscade après une sortie effectuée à 70 kilomètres au nord-ouest de Largeau.
Trois camions ont été pris sous le feu des rebelles dont le tir a fait 11 tués et 13 blessés. La riposte de nos soldats a eu pour conséquence l'abandon par les rebelles de 25 morts sur le terrain lors de leur décrochage.

L'assistance militaire française au Tchad
Les forces françaises actuellement stationnées au Tchad sont ainsi réparties :
- la base aérienne et le groupement du 6e Régiment Interarmes d'Outre-Mer, actuellement cantonné à Fort-Lamy, soit 940 hommes ;

- deux Compagnies de la Légion Etrangère et deux Compagnies Parachutistes d'Infanterie de Marine, soit au total 600 hommes de renfort, chargés de la lutte contre la rébellion ;

- des renforcements aériens (avions de transport et hélicoptères) pour un total de 385 hommes ;

- une mission d'assistance technique aux forces tchadiennes, mission affectée aux formations de l'Armée, de la Gendarmerie et de la Garde qui s'élève, en officiers et sous-officiers, à 529 hommes.

Assistance et forces en opération se trouvent au Tchad en vertu de notre accord d'assistance militaire approuvé par le parlement suivant la loi du 28 juillet 1960, votée à l'assemblée nationale par 384 voix contre 62. Cet accord s'insère lui-même dans le cadre de notre politique générale d'aide et de coopération de la France avec le tiers-monde, politique qui prend une importance toute particulière dans les pays de l'Afrique sud-saharienne, qui sont des pays d'expression française.

Cet accord comporte un ensemble d'obligations qui font que la base de Fort-Lamy est mise à la disposition des forces françaises, cependant que nous assumons des engagements d'assistance et de formation pour les forces tchadiennes.

Les difficultés du gouvernement de Fort-Lamy
Les problèmes qu'a eu à affronter la république du Tchad ont été particulièrement difficiles. Monsieur Mitterrand les connaît fort bien car je n'oublie pas que c'est lui qui a noué, avec les hommes des formations aujourd'hui encore au pouvoir dans la plupart de ces républiques, de bons rapports. Il est donc en mesure de connaître la légitimité de ces hommes.

La république du Tchad a dû affronter des difficultés dues essentiellement à l'immensité du pays, à la diversité de ses espaces comme de ses populations et, enfin, au fait que le rassemblement de ses territoires ne date que de 1920, 40 ans seulement avant l'indépendance.

Les accords de coopération conclus avec la France
Faut-il s'étonner si, dans ces conditions, le gouvernement de Fort-Lamy, en présence de ces difficultés et ayant essayé, mais en vain, d'y faire face par ses propres moyens, s'est tourné vers nous en vertu des accords de coopération ?

Il n'appartient pas à la France, lorsqu'elle a conclu de tels accords, de choisir ce qui lui est agréable d'exécuter et ce qui l'est moins. Elle a dû honorer sa parole et le conseil des ministres, le 12 mars 1969, décidait d'accéder à la demande qui lui était faite. Mais, dès le premier moment, il a bien été précisé qu'il s'agirait d'une aide limitée dans son objet, dans ses moyens et dans sa durée.

L'engagement de retour des forces françaises
Limitée dans son objet, car l'aide proprement militaire, en opérations, s'accompagne d'un effort pour permettre à l'administration tchadienne de résoudre ses problèmes d'une manière plus satisfaisante.
Limitée dans le temps : c'est ce qui a permis de déclarer et ce qui me permet de confirmer aujourd'hui que l'intégralité des forces ainsi engagées sera ramenée en France en 1971.

La réorganisation des forces tchadiennes
Notre intervention a eu des résultats positifs : les forces armées du Tchad sont réorganisées, réinstruites et renforcées ; la population, rassemblée dans des milices villageoises, soutient les forces armées.
A la suite de cette réorganisation, il a été possible de ramener, dès le 4 juillet dernier, un premier contingent en France. Mais si les résultats sont satisfaisants et si la tranquillité est revenue dans le centre du pays, il en a été autrement dans le nord, dans ce territoire couramment dénommé BET (Borkou, Ennedi, Tibesti), territoire quasi désertique, peuplé d'une cinquantaine de milliers de nomades, groupés en ethnies bien différenciées, diversifiées en fractions indépendantes et souvent rivales, aux confins du Tchad et de la Libye, territoire sur lequel l'autorité du gouvernement de Fort-Lamy a toujours été précaire et où la dissidence prolonge les actes traditionnels des hors-la-loi, revendiqués après coup par des mouvements à prétention politique.

Le gouvernement a été ainsi conduit à maintenir un effort particulier dans cette région dont la spécificité géographique n'empêche que, faisant partie juridiquement de la république du Tchad, elle bénéficie de nos accords conclus avec cette république.

C'est dans ces conditions que sont intervenus les événements qui ont motivé la question de Monsieur Mitterrand. Ces événements ne changent rien à l'engagement, que je réaffirme, du retour intégral, en 1971, de nos forces en France.


Je trouve qu'il y a là matière à réflexion...

Si l'on excepte le nom des localités (Fort Lamy devenant N'Djamena) qu'y a-t-il de changé 37 ans plus tard ?

François Mitterrand qui s'offusque, en 1970, de l'interventionisme militaire français au Tchad, déclenchera en 1983 l'Opération Manta... qui cédera la place en 1986 à "Epervier"... Lequel est toujours en place en 2008...

Y a pas quelque chose qui cloche ?

Sans même parler des montagnes de pognon englouties en pure perte, combien de soldats français ont-ils été sacrifiés dans cette farce ?

Pour quel résultat ?

Puisse le discours du Cap ne pas être un "rideau de fumée"...
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