Les FS accusées de "torture" en 2003 en RD Congo

Vu sur le blog de Merchet :

http://secretdefense.blogs.liberation.fr/defense/2008/04/des-forces-spci.html

Je parlais il y a quelques temps avec un Américain d'un article récent du NY Times sur le contrôle par le Pentagone et le Département d'Etat de l'information disponible aux USA sur les conflits en Irak et A-stan.

Ce type d'information pose encore une fois la question de la relation entre un journaliste et le pouvoir.

Comment en effet un journaliste d'investigation spécialisé sur les questions de défense n'a pas réagi plus tôt à une information donnée par d'autres médias (suédois, panafricains et belges) il y a pourtant 3 bonnes semaines?

http://www.lalibre.be/actu/monde/article/412300/militaires-francais-accuses-de-tortures.html

http://www.jeuneafrique.com/jeune_afrique/article_depeche.asp?art_cle=AFP34058uneensianar0

Besoin de vérifier l'info à l'EMA? Possible...

Toujours est-il que l'un des militaires français mis en cause, le Colonel RASTOUIL, demandait et obtenait droit de réponse auprès de la presse suédoise dès le 9 Avril.
Lien :
http://svt.se/svt/jsp/Crosslink.jsp?d=90352&a=1108878

Quoi qu'il en soit, voilà en tout cas une "patate chaude" à gérer par les armées françaises.

Bizarre quand même....on a glorifié l'affaire du Ponant et le rôle des troupes d'élite françaises il y a quelques jours et voilà que peu après on se retrouve avec un dossier sentant bon les guerres de décolonisation (on pense tous à l'Algérie) impliquant les mêmes forces spéciales.

Je continue à penser que l'un des points faibles des armées françaises reste la communication.
La meilleure défense n'est peut-être pas toujours l'attaque mais quand même...depuis MAM de toutes façons les questions disciplinaires (cf. le dossier Mahé) ont toujours été traitées avec rigueur, sérieux et une certaine clarté.

Espérons juste ne pas revivre les cas de l'Hôtel Ivoire ou du pont d'Abidjan :
- nos soldats devant l'hôtel n'ont pas tiré...Ok on a tiré mais du non léthal...OK on a tiré mais légitime défense (d'ailleurs confirmé mais pourquoi ne pas l'avoir dit directement?)
- nos hélicos n'ont pas pris à partie le pont de Gaulle à Abidjan...(Canal Plus passe un reportage)...OK en fait ouais on a tiré

Je rejoins cependant le journaliste de Libération quant à sa conclusion et c'est là où je me pose la question "y a-t-il un pilote" à la communication :

- H1 : le dossier ne contient que du vent...théoriciens du complot unissez-vous et les armées françaises seront soupçonnées de vouloir protéger quelques brebis galeuses...alors que la Suède elle a déjà suspendu des officiers

- H2 : c'est confirmé...pfff alors là n'en parlons pas, les loups vont hurler ça va être un vrai concert et on va mettre dans un seul sac tout le monde pour éventuellement la c.nnerie de quelques uns.

Bon d'un autre côté, ça intéresse qui en fait la Défense en France?
400.000 personnels au Ministère, leurs proches et une poignée d'autres citoyens...1 million? 1.5 - 2 millions de personnes?
Entre les allocs, les lunettes, le prix du pétrole, le pouvoir d'achat et les émeutes de la faim je sais pas si ça ferait même l'objet d'une couverture dans la catégorie "faits divers"...

Est-ce que un "simulacre d'exécution" peut être considéré comme torture?
Violation de l'intégrité (dans ce cas psychologique et non physique) alors oui...
Si ce sont quelques claques derrière la tête...

Moi je n'ai qu'une question à poser.
On a la chance d'avoir une force de police judiciaire militaire que tout le monde nous envie : la gendarmerie.
Il n'y a pas de détachement de pandores (prévoté) sur tous nos théâtres d'opération?
Parce que je suppose qu'un cas pareil relèverait plus de la Gendarmerie que du GRI.

Tout le monde semble aujourd'hui savoir ce que signifient les interventions ONU sous chapitres 6 ou 7...sauf qu'arrivé en bas les OPO semblent être devenus de la soupe incompréhensible pour la troupe...bref je vais me coucher en me disant que le seul mot d'ordre maintenant c'est "attendons les résultats de l'enquête".

Cette affaire "couvait" depuis déjà pas mal de temps...

La question - à mon sens - n'est pas tant de savoir si nos Armées ont un "problème" de communication (c'est le cas, on le sait, mais - comme (trop ?) souvent - personne n'ose dire ce que tout le monde pense...

La com' c'est un métier, et dans les Armées elle a été confiée à des professionnels de la chose... mais il demeure 2 questions qui n'ont pas été résolues :
> sur quoi communique-t-on ?
> quel message veut-on faire passer ?

Pour en revenir à "l'affaire" j'aurais presque envie de rajouter :

- H3 : les suédois (pas vraiment connus pour leur maîtrise du théatre africain) ont effectivement "merdouillé" et cherchent à se défausser comme à la maternelle... "C'est pas moi, c'est lui ! " ... "Bon, c'est vrai, j'ai fais une connerie, mais j'étais pas tout seul ! "...

Pour ce qui est des compétences des uns et des autres pour démêler le vrai du faux, les "gus" du GRI n'en sont pas à leur premier "debrief" sur ce type de dossier... ils sont très forts pour faire sortir des choses sans avoir l'air d'y toucher... Dans le genre "conversation amicale autour d'un café"... et pof, le mot de trop...

Pour ce qui est du nombre de français qui s'intéressent aux questions de défense... je préfère ne même pas me poser la question... encore que... la Défense a-t-elle vraiment envie que la Nation s'intéresse à elle ?

Ne pas oublier un problème inhérant à la communication: que les faits soient avérés ou pas, que des gens soient condamnés ou pas, dès que le mot "torture" aura été prononcé, les gens ne retiendront que cela et pas forcément les tenants et aboutissants de l'affaire.

MarsouinMéca a écrit:

Moi je n'ai qu'une question à poser.
On a la chance d'avoir une force de police judiciaire militaire que tout le monde nous envie : la gendarmerie.
Il n'y a pas de détachement de pandores (prévoté) sur tous nos théâtres d'opération?
Parce que je suppose qu'un cas pareil relèverait plus de la Gendarmerie que du GRI.

Tous cela semble "mal parti", les Français étant à la traine des Suédois.
Enquête de Commandement, puis enquête judiciaire si nécessaire.
Le problème est la réticense éternelle à faire appel à la Prévôté ce qui est assimilé par l'opinion publique à une volonté de dissimuler.
On régle le linge sale en famille et si cela sent trop mauvais on instruit.